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Je garde une trace de toutes ces rencontres, parfois juste une impression ou un souvenir tenace.
Je les photographie souvent ; je capture au vol quelques racines noueuses, des branches basses qui frôlent le sol puis s’élancent, un feuillage d’automne…
J’ai surtout une tendresse particulière pour les arbres creux ; le centre, les stries du jeune arbre, a disparu, rongé par les oiseaux, les insectes ou bien la foudre. Mais ces arbres sont bien vivants, plus solides qu’il n’y paraît ; sous l’écorce la sève circule et leurs branches les relient au monde, au fil des saisons. Dans le creux de leur tronc le vide apparent, cet abri ouvert, laisse circuler le souffle entre ciel et terre.
Et comme depuis l’enfance je peins, depuis l’enfance je peins des arbres.
Pas seulement des arbres, mais si souvent des arbres…
A l’âge adulte j’ai cessé d’enlacer les arbres car j’ai fini par leur préférer la compagnie des humains.
Mais les arbres m’accompagnent toujours.
J’ai en mémoire de remarquables châtaigniers multi-centenaires, des cèdres majestueux et le bruissement du vent dans les forêts de sapins. Je souris à ces jeunes arbres encore frêles dans les sous bois, à ceux qui s’accrochent à un improbable bout de rocher, insensibles au vertige. J’aime voir dans la campagne ces arbres qui vont trois par trois, l’un d’eux toujours un peu déhanché…
Semblables aux humains, tous ont leur caractère, leur histoire, cet élan de vie et parfois les blessures du temps qui forgent leur apparence.
Depuis toujours je vis dans la compagnie des arbres.
Certains sont des amis chers à mon cœur.
Enfant, j’ai souvent passé des heures seule avec eux.
Je me souviens du vieux mûrier dont il ne restait que l’écorce et quelques rejets au pied, de l’amandier tout tordu qui avait l’air de danser en envoyant ses bras en l’air.
Mon grand ami était le chêne vert ; installée sous son feuillage je regardais les nuages défiler dans la vallée, je suivais les petites fourmis qui montaient le long de son écorce jusqu’à une pierre enchâssée dans son tronc. Parfois, à l'abri des regards, je l’enlaçais pour mieux lui parler.
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