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Christian CHARRAS et Hervé FAUDOU
Maryse FRIEDERICH
Antony QUERO
Vernissage
Autres exposants
Exposition Artis au fort Barraux
du 2 au 18 mai 2014
Pour découvrir La rivière à l'envers
laissez vous emporter par le texte
d'Emmanuelle Gauthier ci dessous.
Vous pouvez ensuite consulter
les pages peintures et photos.
Bon voyage au fil de l'eau.
Avec l'exposition La Rivière à l'envers, Fouèse propose un voyage immobile, ou presque : une lente et minutieuse exploration du cours d'un ruisseau de montagne, tel qu'elle l'a elle-même découvert, parcouru, contemplé, photographié, un jour d'été orageux.
D'abord la cascade et son fracas comme en écho au chaos intérieur. Puis la puissance du torrent, sa véhémence, qui balaient la torpeur et le fardeau des jours. Les roches, infiniment polies par le courant, qui invitent à laisser filer... Et au bout le calme, la paix, aussi insondable que le reflet des rochers dans l'eau plane.
Unité de lieu donc (quelques centaines de mètres tout au plus), unité de temps (un seul de ces « jours de spleen, où tout pèse ») : les règles de la tragédie classique sont toutefois chamboulées par l'adoption d'une pluralité de techniques et de points de vue.
D'abord la photographie, qui débusque, consigne, aiguise le regard. Puis l'acrylique et son festin de couleurs : verts acidulés, orange incandescent, gris doux, mauves langoureux...Puis l'encre de chine et les blancs habités qu'elle ménage sur le papier de riz. Ou encore ces « formats flottants », mêlant technique photographique, découpes, collages, mise en couleurs, et dont les lignes de forces, au sens propre comme au sens figuré, sortent du cadre. Et enfin, de dérive en dérive, une approche de plus en plus abstraite, où les correspondances affleurent sous la surface peinte : coulée d'eau / coulée de lave, fondu au noir / souvenirs enfouis...
Chez Fouèse-la-Vivante, c'est l'expérience sensible qui précède la démarche artistique. Aussi livre-t-elle, à l'antithèse de l'art conceptuel, une peinture sensuelle, charnelle, quasi organique. Rochers mille-et-une fois polis par la soie du pinceau. Bouillonnements d'eau comme jaillissant du tableau. Doigts noueux des contreforts minéraux. Saignées ferreuses. Pilosité moussue des « noirs lichens opiniâtres ». Rondeurs rocheuses callipyges, plis et replis charnus. Ecume rageuse ou pétillante de l'eau vive...
Le travail de Fouèse est tissé de réminiscences : tel souvenir d'une descente de rivière à la nage, tel poème de Baudelaire, telle page de Giono... Mais lorsqu'elle s'attelle à sa peinture, ce qui prime est la qualité de l'instant, une qualité de présence. Un état mental à trouver : être pleinement là, sans s'acharner.
Pour cette raison, peut-être, cette découverte de Rivière à l'Envers invite à la contemplation dans le temps suspendu. Le dos droit et le souffle léger, se laisser traverser...
Emmanuelle Gautier (mai 2014)
NB : les portions de textes entre guillemets sont de l'artiste.
fouèse exposition "La rivière à l'envers"
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